Lettre à mon juge de Georges Simenon





Ce roman a été écrit en 1947, période de la vie de l'auteur qui correspond à son coup de foudre pour celle qui deviendra sa seconde femme. C'est son livre le plus intime pour lequel il avouera qu'il l'a sauvé, car l'a empêché de réaliser le même geste que son personnage.
Il est sous la forme d'une lettre écrite par un prisonnier condamné pour crime, adressée à son juge d'instruction (chez qui il a cru déceler des indices qui lui permettrait de le comprendre). Dans cette confession, il veut le convaincre de la préméditation de son geste, endosser la pleine responsabilité de son crime (alors que ses avocats continuent après son procès à plaider l'irresponsabilité). Mais pas que... Son objectif est double (mais je ne peux vous le dévoiler sous peine de gâcher votre plaisir). Ce prisonnier, c'est Charles Alavoine, homme ordinaire, médecin provincial (il s'est élevé socialement), tristement re-marié (sans amour) et menant une vie où  sa solitude rivalise avec l'incommunicabilité dans son couple. Il a traversé sa vie en ayant toujours le souci de faire ce qu'on attendait de lui, par devoir et obéissant aux conventions sociales. Son destin va être bouleversé par sa rencontre avec une femme sur le quai d'une gare. Cette rencontre va se révéler fatale, le plonger dans une passion dévorante qui va le faire basculer peu à peu dans la folie.
Les thèmes abordés sont le poids du confinement social, des convention sociales, l'obsession de la pureté et la passion dévorante. L'écriture est magnifique, riche mais fluide, d'une précision et d'une beauté remarquable.
C'est un roman captivant, extrêmement bien écrit, à la profondeur extraordinaire. Une plongée subtile, époustouflante et vertigineuse dans la vérité humaine qui vous hante longtemps après sa lecture.

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